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Être seul ensemble
Posted on 10 August, 2014 at 8:31 |
Comme
j’ai pu l’expliquer dans certains de mes textes précédents, j’ai pris
l’habitude, depuis 2009, de me retirer du monde lors de mini-retraites mensuelles
et à l’occasion d’une parenthèse annuelle de 4 à 6 jours. Cette année, la vie m’a
invité à me rendre à l’ermitage de Pierre Pradervand à la Bréona, au dessus de
la Forclaz en Valais (Pour plus d’informations : http://www.vivreautrement.ch/ateliers/prochains-ateliers/evenement/6-ermitage-ermitage-d-ete-de-breona-val-d-herens). Pierre
y accueille depuis plusieurs années des personnes venant des quatre coins du
monde afin de leur permettre de re-découvrir la plus grande richesse qu’elles
puissent posséder : les (res)sources qu’elles ont en elles-mêmes. Des moments
communs de méditation, de partage autour de lectures, de films, de repas –
préparés principalement par l’hôte et/ou par des participants désireux de le
faire, en l’occurrence Manuela lors de mon séjour – alternent avec de
nombreuses plages pendant lesquelles chacune et chacun savoure la vie de la
manière qui lui convient le mieux : lecture, discussions, écriture,
ballades, sieste, jeux,… Arrivé
à destination, sac à dos comme souvent trop chargé sur les épaules et après
deux heures de marche depuis les Haudères, j’ai eu l’impression de me retrouver
aux origines de la terre : mis à part les quelques mayens et la présence
lointaine d’une petite route ainsi que d’un pont situés au fin fond de la
vallée, la nature est vierge de toute trace de civilisation. La myriade de
fleurs et de plantes forme, tel un tableau pointilliste, un ensemble à la fois
disparate et cohérent ; le chant intermittent des oiseaux ainsi que le
grondement continu du torrent adjacent au chalet interprètent une partition qui
semble avoir été composée non pas pour
mais par eux. C’est
donc dans cet environnement propice au ressourcement physique, psychique et spirituel
que je me suis retrouvé…non sans quelques craintes, je l’avoue. En effet,
l’objectif principal de mes retraites est de m’exercer à l’art du
« solitaire solidaire », dans une solitude choisie destinée à
accorder mon « violon intérieur » pour que celui-ci puisse à nouveau jouer
de manière claire et distincte dans l’orchestre des interactions
« mondaines ». Une discipline qui vise également à me protéger de
moi-même, notamment de ma tendance à être (hyper)disponible, à l’écoute,
serviable, accueillant….et d’oublier mes besoins et mes désirs au bord du
chemin. Or,
même si la « formule » proposée par Pierre Pradervand porte le nom d’
« ermitage » et que le silence est, en principe, de rigueur, j’ai
très rapidement fait le constat que ce besoin de solitude ne pourrait être
couvert, du moins pas de la manière dont je l’imaginais. Rien qu’à l’idée de devoir
partager un espace restreint – vu d’en haut, le mayen ne semble guère plus
grand qu’un mouchoir de poche – avec un peu plus de dix personnes me semblait
un défi insurmontable. Pourtant,
j’y suis resté et avec beaucoup de bonheur. L’accueil chaleureux de toutes les
personnes présentes ainsi que l’extraordinaire disponibilité et générosité de
Pierre m’ont aidé à dépasser mes propres obstacles et à me libérer de ce qui
aurait pu devenir ma propre prison. Je me suis réellement senti accompagné. Notre
hôte m’a d’ailleurs très rapidement proposé de préciser mes attentes et mes
besoins vis-à-vis du groupe. J’ai été le plus honnête possible et j’ai pu
constater, tout au long du séjour, à quel point mes propos avaient été entendus
et accueillis avec bienveillance et non-jugement par tous. Comme
dans toute étape propre au changement intérieur, il est sans doute trop tôt
pour dire ce qui a « bougé » en moi et en quoi ces (presque) 4 jours
ont participé à ma transformation : tel le petit Poucet, mon corps, mon
esprit et mon âme sèmeront leurs cailloux de sens tout au long du chemin à
venir. Une
chose est sûre cependant depuis mon retour en plaine et au monde : mon
besoin, déjà bien présent avant mais dont j’ai encore plus pris conscience, de
prendre les personnes que j’aime dans mes bras et de les serrer contre moi (pas
trop fort, quand-même). Une manière simple, vraie, silencieuse, profonde,
énergisante et ressourçante d’être « seul ensemble », de partager
deux solitudes sans qu’elles fassent nécessairement « un » mais se
relient en elles-mêmes, à elles-mêmes et à l’Autre. Un merci
du fond du cœur à Pierre et à toutes les personnes présentes entre le 28 et le
31 juillet 2014 : elles se reconnaîtront. |
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