Mackoaching
Être en chemin
Accompagnement individuel
Mon blog
Blog
Question de sens et d’essence.
Posted on 10 November, 2013 at 10:53 |
Réussir sa vie, c’est être de telle manière que sa seule présence permet aux autres de découvrir un sens à leur vie et à la vie(Georges Haldas) Depuis
quelques années déjà et sans attendre que la vie m’oblige à trouver une réponse
à la question, je me demandais ce que j’étais en train de réussir : ma
carrière ou ma vie. Contraint à l’arrêt, j’ai dû me rendre à l’évidence que la
manière dont j’essayais de solutionner ce dilemme n’était pas
satisfaisante : la définition que je donnais au mot « réussir »
était en effet incomplète. Pendant
des années, la réussite consistait pour moi principalement à donner un sens,
une direction à mes projets, qu’ils soient professionnels ou privés, en me
fixant des objectifs et en me donnant les moyens de les atteindre de la manière
la plus efficiente (au niveau de la qualité des processus) et efficace
(mesurable au degré d’atteinte des buts visés). Une perspective prioritairement
réglée sur un axe horizontal et unidimensionnel. Si
la vie réside là où l’ « on porte son attention de manière délibérée au
présent vivant » (Fabrice Midal) et que sa localisation semble donc un
fait acquis pour de nombreux « chercheurs de sens », qu’ils soient
philosophes, psychologues ou de « simples » personnes en quête de
spiritualité, le fait de vivre le présent de la manière la plus consciente
possible n’est pas un présent (au double sens du mot) qui tombe du
ciel : il s’agit d’un art qui demande vigilance (ou, comme j’aime à
l’écrire, « vie-gilance ») et attention ainsi qu’un zeste de volonté
et d’autodiscipline….à chaque instant. Que
cela soit sur mon propre chemin de vie ou en tant qu’accompagnant du parcours
d’autres personnes, je prête une grande importance au corps, véhicule principal
de l’être, et, tout particulièrement aux sens : exister pleinement, c’est
être attentif à ce que l’on voit, touche, entend, boit, mange, inspire et
expire. C’est également être conscient de la manière dont se tient, de sa
posture, des tensions ou de l’absence de tensions dans certaines parties du
corps, des messages que notre enveloppe charnelle nous envoie. Vivre
en « pleine conscience » ne signifie cependant pas seulement être attentif
à ce que l’on vit physiquement quand on agit, mais aussi – et parfois surtout –
d’accueillir les signaux que notre corps nous envoie en fonction de notre
vécu : les émotions. Or, si la joie semble être relativement simple à
vivre, qu’en est-il de ses « sœurs d’ombre », la tristesse, la peur
et la colère ? Le fait qu’elles sont encore souvent désignées comme étant
des « émotions négatives » – alors qu’elles ont leur raison d’être –
montre que leur acceptation n’est pas une évidence. Être
présent à soi-même passe à la fois par l’accueil et par la mise à distance de
notre « meilleur ennemi » : le mental. Un proverbe japonais résume
à mon sens assez bien l’énorme place que prend l’activité mentale dans notre
vie : « L’homme vit en moyenne 100 ans et se fait du soucis pour 1000
ans ». Si, aux préoccupations, on ajoute les regrets ainsi que des
sentiments comme la culpabilité ou la honte, les singes qui s’amusent à sauter
joyeusement dans notre tête sont nombreux et ont encore un bel avenir devant
eux. Ils peuvent donc continuer à remplir leur principale fonction : nous
couper du présent et, donc, de notre être. Il y
a pourtant une bonne nouvelle : si « on ne peut empêcher les oiseaux
de tourner au-dessus de nos têtes, on peut tout faire pour éviter qu’ils
fassent leur nid dans nos cheveux ». Ce proverbe chinois nous explique non
seulement que la présence de nos productions mentales est une réalité que nous
ne pouvons pas empêcher d’exister, mais également que nous avons le choix de laisser
s’installer nos pensées et, donc, d’en être tributaire ou, au contraire, de les
regarder passer et de ne pas nous identifier à elles : « j’ai des pensées mais je ne suis pas mes pensées ». En cela, la
méditation est un excellent moyen de « dés identification » de nos
chers parasites mentaux. Pour
terminer ce petit tour d’horizon de ce que signifie pour moi réussir ma vie en
étant présent à moi-même, j’aimerais parler d’une autre mise à distance : celle
que j’ai été amené à faire par rapport aux personnages que j’interprète dans
mes divers « théâtres » sociaux et/ou professionnels ainsi que des
masques et des casquettes que le fait d’endosser ces rôles m’amène à porter. En
effet, être pleinement présent ne s’arrête pas à observer mon corps, mes
émotions et mon mental, mais englobe également la manière dont j’habite, dont
j’investis mes rôles de formateur, coach, mari ou père : il s’agit pour
moi d’être le plus vrai possible, d’être à l’écoute de mes besoins et en accord
avec mes valeurs. Et d’éviter ce qui m’a en partie conduit au
« burn-out » : l’imposture - ou quand l’interprétation d’un
personnage « sonne faux » par rapport à celui que je suis, à mes
valeurs et à mes besoins et que, pour pouvoir interpréter un rôle, je me crois
obligé de « sur-jouer » en donnant plus d’importance au personnage
qu’à celui qui l’habite : mon être. Ce
n’est donc pas un hasard si j’ai choisi de me réorienter professionnellement et
de donner une couleur « accompagnement » à mes fonctions. Ce choix
représente non seulement un gage de cohérence entre mon être et mes rôles mais
également une « assurance-vie » : pour accompagner une personne,
il est à mon avis nécessaire d’être capable de s’accompagner soi-même et, pour
le dire avec les mots de Laurent Gounelle, « de continuer à être altruiste
en offrant son équilibre personnel aux autres ». Bonne
suite de chemin….et n’oubliez pas de faire le plein d’ « essence » et
de vous offrir des « présents » ! |
Categories: Être
Categories
/