Mackoaching
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Être dans la joie de vie.
Posted on 22 January, 2016 at 10:54 |
« Partout où il y a de la joie, il y a création. » (Henri Bergson) 22
janvier 2013 – 22 janvier 2016 : Mackoaching et le site www.mackoaching.net fêtent leur troisième
anniversaire. Confortablement
assis à mon bureau dans ma chambre de l’Hôtel de Ville de Rossinière, je
ressens le besoin de me prêter au jeu du bilan, certes intermédiaire – j’espère
du fond du cœur que l’aventure va continuer – mais nécessaire : ma
pratique me montre presque tous les jours que, pour définir la direction dans
laquelle chacun aimerait inscrire la suite de son itinéraire, un retour sur le
chemin parcouru s’avère pertinent et porteur de sens. Mais cela serait
oublier quels sont les réels besoins que mon activité d’accompagnement (qui
englobe la gestion du site ainsi que l’administration de l’entreprise) est
censée couvrir. Il me paraît en effet bon de
revenir à la « carte des phases du projet » (inspirée de
l’ouvrage de Thierry Des Lauriers, Manager un projet) que j’avais
réalisée avant même de me lancer. Voici ce que j’avais noté en octobre 2012
déjà : "Mes besoins
sont plus d’ordre personnel, philosophique et identitaire que matériel :
je n’ai pas besoin de ce projet pour « tourner » financièrement, mais
essentiellement pour VIVRE, pour me sentir exister, pour nourrir mon âme. Je ne
me vois en effet pas finir ma vie professionnelle uniquement dans le cadre
actuel (HEP, école vaudoise) et aimerais tenter ma chance ailleurs et
autrement. Je ressens également le besoin de rester un « solitaire
solidaire » et de garder une marge de manœuvre importante vis-à-vis de
celui/ceux qui me payent." Il n’est en
effet pas usurpé de dire que, si j’ai créé Mackoaching, c’est principalement
pour me ressourcer, autrement dit pour me permettre de nourrir et de rester en
lien avec ce qui de plus profond en moi, ma Source. Autrement dit, de me
relier. Un lien essentiel à qui je suis, certes, mais pas seulement :
cette « relation » ne se fait pas sans « reliance », sans l’indispensable
et essentielle relation aux autres et au monde. Et, après trois années de co-pèlerinages,
d’odyssées humaines accompagnées et d’aventures essentielles suivies de plus ou
moins près, je peux dire aujourd’hui que je suis resté en lien à ces premiers
besoins…et que je compte bien le rester pour la suite du chemin. Car, en plus
de la satisfaction et de la fierté, ce que je ressens aujourd’hui est bien plus
profond : j’éprouve de la joie. Ce n’est certainement pas un hasard que, en
cette période de bilan, j’ai fait la « rencontre » d’un livre sur
lequel je suis « tombé » nez-à-nez, en passant pour la millième fois devant
la vitrine du kiosque sous-gare à Lausanne : La puissance de la joie de Frédéric Lenoir. Sa lecture m’a en effet
éclairé sur les multiples raisons qui font que je ressens cette émotion
aujourd’hui et, comme le besoin qui se cache derrière la joie relève du
partage, je ne peux m’empêcher de livrer quelques conclusions au lecteur. Il y a d’abord la joie d’avoir le privilège,
lors des accompagnements, d’être tout entier présent et attentif à l’autre et à
moi-même, aux esprits et à leurs réflexions, aux cœurs et à leurs émotions
ainsi qu’aux corps et à leurs sensations.
Quand j’accompagne, je raisonne et je résonne, je pense, je panse, je vibre…et
je me tais, respectant le silence tant extérieur qu’intérieur, le mien et celui
de l’autre. Bref : je suis et je vis qui je suis, à la fois dans l’ici et
le maintenant et hors du temps, dans une bulle de permissions, un espace de
subversion, une dimension « extra-ordinaire ». Une sorte de
méditation à deux. La joie vient également des valeurs qui
sous-tendent les séances de coaching : la bienveillance, le non-jugement,
la confiance – des attitudes qui sont à la base de l’alliance nécessaire entre
l’accompagné et l’accompagnant et qui représentent également les fondements de
la finalité de tout accompagnement : permettre à l’autre de grandir, de
s’élever, de se déployer, de se réaliser. Et quelle joie de voir la même personne qui
était venue insatisfaite, voire prostrée, éteinte, parfois en larmes lors de la
première séance, repartir, après x séances, rayonnante, confiante, avec une
vision beaucoup plus claire du sens qu’elle veut donner à sa vie et, surtout, de
qui elle est, profondément, et de ce qu’elle a à offrir à soi et aux autres. La joie émane donc aussi –
et surtout ! – du processus, de la persévérance et de l’effort soutenu et
permanent de l’accompagné qui, pour le dire avec les mots de Henri Bergson,
« a tiré de soi plus qu’il n’y avait, (…) s’est haussé au-dessus de
soi-même » (cité par F. Lenoir, p. 80). Une joie partagée que le
« couple » coaché-coach vit d’âme à âme, de cœur à cœur et, parfois,
de corps à corps : je ne compte plus le nombre de fois que, avec l’accord
de ma/mon client-e-, nous nous sommes mutuellement pris dans les bras à
l’occasion d’un cap passé ou d’un obstacle surmonté. Et il n’est pas rare que les larmes montent
dans ces moments-là. À ce sujet, Frédéric Lenoir se demande pourquoi il nous arrive de pleurer lorsque
nous sommes dans la joie et arrive à la conclusion que, dans certaines
situations, « la joie vient d’une épreuve surmontée » et, donc,
« au milieu même de notre joie, nos larmes expriment la douleur qu’il a
fallu traverser pour remporter cette victoire (…) Elles constituent l’ultime
trace d’une tristesse surmontée » (p. 185). En faisant référence aux
parcours de vie des personnes accompagnées ainsi que de mon propre chemin de
vie, notamment de ces huit dernières années, je ne peux que partager l’analyse
du philosophe français. Une autre source de joie, forte et profonde,
est liée au fait que, en tant que coach, je ne m’autorise pas à avoir d’attentes
envers la personne accompagnée : mon rôle consiste à l’aider à
s’aider elle-même, à lui permettre d’atteindre les objectifs qu’elle s’est
fixée. Il ne s’agit donc en aucun cas d’imposer des choix personnels qui sont
certes pertinents pour moi mais pas forcément pour l’autre. Ou, pire encore, d’utiliser
ma cliente ou mon client pour couvrir les besoins de reconnaissance, de
contrôle et de résultats si chers à mon ego. Au-delà du salaire que je touche à
la fin de chaque séance (et vis-à-vis duquel je ressens à chaque fois un
mélange de satisfaction et de gêne), c’est cette gratuité – aux antipodes d’une
recherche de bénéfice utilitariste et matérialiste – qui me réjouit. mes proches, tout
particulièrement Christine, ma femme, ainsi que Félix et Audrey, mes enfants, pour
leur soutien inconditionnel ; mes ami-e-s (dont certain-e-s portent parfois
la casquette de « collègues ») qui se reconnaîtront et qui représentent
autant de coachs, d’ « amis critiques » qui m’accompagnent tant du
point de vue personnel que professionnel sur mon chemin de vie. En guise de conclusion, j’ai envie de dire
que ce qui me rend fondamentalement joyeux, que cela soit par rapport au projet
lié à mon entreprise ou aux accompagnements individuels, c’est d’avoir le
sentiment profond de servir la vie et d’être là où la vie veut que je sois aujourd'hui pour
qu’elle puisse, à travers ma présence et mon être, souffler la joie et la force
de création dans la vie des autres. Un coach n’est finalement « que »
un humble passeur qui permet aux personnes qu’il accompagne de se relier à
elles-mêmes, aux autres et à la vie dans un travail de création permanent. Tout
simplement. À ceux qui lisent ce billet, un merci du fond
du cœur pour votre intérêt : j’espère que mes propos participent à votre
joie créatrice de vivre et je vous souhaite, si ce n’est pas déjà le cas, de
trouver la place que la vie vous destine pour la servir au mieux et au plus
près de vos valeurs, de vos aspirations et de vos compétences. |
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